• Nouvelle prise d’otage de la démocratie européenne.

    Les moins naïfs d’entre nous s’en doutaient, Angela nous l’a confirmé : Jean-Claude Juncker, leader de la droite européenne, a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de devenir Président de la Commission. Nos chefs d’états et de gouvernements ont mandaté, mardi 27 mai, Herman Von Rompuy, président du Conseil européen, pour préparer la succession à l’ère Barroso. Jean-Claude n’a, néanmoins, pas été pris en traitre : les traités étaient claires : Seul le Conseil européen, organe décisionnel rassemblant les 28 dirigeants de l’Union, peut désigner le président de la Commission, et ce, sans tenir compte de l’avis du Parlement.

    Avenir incertain donc pour Jean-Claude Juncker. Le candidat de la droite conservatrice, affairiste, celle de Copé et de Barroso ne doit soulever chez nous, que peu de sympathie. Mais quitte à avoir un plot à la tête de la plus puissante institution de notre Union, autant que ça soit le plot désigné par nos concitoyens. Il est temps que l’UE se dote d’une véritable démocratie. Difficile de croire que les français qui ont voté UMP aient agis pour soutenir notre ami luxembourgeois. La tentative d’incarner les mouvements politiques européen par des marionnettes inconnues n’a pas été très porteuse dans l’hexagone. Cependant Juncker jouit, tout de même, d’une certaine popularité dans le Benelux et à l’Est du continent, dans les états dit « europhile » comme la Pologne ou les pays baltes. Cet homme porte bel et bien une responsabilité, si infime soit-elle, dans le succès de la droite au Parlement. Voici ce que la social-démocratie nous avait promis pour l’avenir de la Commission : Votez à gauche vous aurez papa Schulz, votez à droite : vous aurez Juncker. Il est fort probable que malgré les résultats de dimanche, nous n’ayons ni l’un ni l’autre. L’objectif est à peine dissimulé : Réduire un peu plus l’influence du Parlement dans la gouvernance européenne en ne tenant pas compte de sa composition pour choisir la tête de l’exécutif et, par là, écarter les citoyens du pouvoir politique.

     

    Nouvelle prise d’otage de la démocratie européenne.

      

    Car le Conseil européen pourrait créer, par la nomination de Juncker, un précédent historique. Nos dirigeants pourraient s’obliger, par la coutume, à  nommer comme président de la Commission, un candidat émanant du Parlement européen, donc du suffrage universel. Cette décision serait un premier pas vers la démocratie, liant la tête de l’exécutif européen aux désirs du peuple qu’il commande. Chaque élection européenne serait alors l’occasion pour nous de juger de l’action de la Commission et de désigner indirectement un président en accord avec nos attentes. Ces pratiques coutumières ne sont pas des lubies aveugles, elles peuvent emporter une véritable valeur juridique, l’histoire foisonne de ces précédents (Cf la « Constitution Grévy » sous la IIIème République). Un Juncker président ne changerai pas la face de l’Europe à court terme mais donnerai un réel impact démocratique à notre union pour les élections à venir. Nous pourrions même aller plus loin en réfléchissant à contraindre le choix du Président de la Commission. Pourquoi ne pas donner au Parlement européen, le pouvoir de censurer l’exécutif ? Si les députés, représentant des peuples, n’étaient pas satisfaits du travail de la Commission, ils pourraient voter une motion de censure pour forcer cette dernière à démissionner. Ce pouvoir existe déjà dans les traités mais il est en pratique, tout à fait inapplicable. Aujourd’hui une motion de censure implique de réunir les deux tiers des députés de  l’hémicycle. Comment rassembler 495 représentants venant tous d’horizons politiques et culturels différent autour d’un même objectif : Impossible, vous en conviendrez. Une fois de plus les limites de notre démocratie sont contenues dans des traités iniques, rédigés et ratifiés par des dirigeants peu soucieux du la voix du peuple.

    Voilà le nouveau paradoxe européen : Un pas vers la démocratie passant par la désignation d’un président, représentant d’une junte politicienne profondément antidémocrate !

    Communiquons autour de ce sujet : soutenons en toutes circonstances le choix du peuple, aussi déplaisant soit-il. Les solutions démocratiques pour l’UE ne sont pas des utopies, nous pouvons réclamer un changement !

    Nous sommes les 99%.

    Coron.

     


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