• Poutine et le contre-atlantisme.

    Prophète de la lutte contre la domination américaine, Vladimir Poutine
    compte parmi les chefs d’états les plus controversés de la planète. Ex-patron du KGB, celui qui a contribué à la chute du communisme d’état s’avoue parfois nostalgique du bon vieux temps. L’homme le plus puissant de Russie se cache derrière une communication ambivalente et un ethnocentrisme affirmé. Petit homme, grand dirigeant, Vladimir Vladimirovitch n’est pas seulement le dompteur de chevaux et de grosse moto que laissent paraitre les médias atlantistes du monde entier. Il est aussi le symbole de la résistance contre le modèle américain, qui ne cesse de s’imposer à travers le monde. On ne saurait, bien sûr, ériger l’homme en héros, tant il semble éloigné de notre idéal de démocratie. Il y aurait beaucoup à dire sur la gestion autocratique du plus grand pays du monde (19 millions de km²) par ce loup glacial. Nous nous concentrerons uniquement sur son modèle de politique extérieure qui devrait faire rougir les barons de la droite gaullienne.

    Poutine et le contre-atlantisme.


    La France de la Vème République a renoncé à ses rêves de souveraineté depuis 2008. Les héritiers du gaullisme ont posé un genou à terre face à l’ogre américain. Depuis l’ère Sarkozy, nous voilà plongé dans le ventre mou de la diplomatie mondiale. En mettant notre armée à la disposition du commandement intégré de l’OTAN, nous avons perdu un peu plus d’indépendance, un peu plus de liberté. Impossible maintenant pour la France de faire valoir son droit à l’exception, sa troisième voie. Noyé dans la standardisation occidentale, coincé entre le Pentagone et le Traité de Lisbonne qui contraint chaque nouveau membre européen à intégrer l’alliance atlantique, on se demande presque à quoi sert encore le Quai d’Orsay. Poutine lui, a fait le choix de la souveraineté et de la différence. Si contestable soit-il quant à sa politique intérieure, il est un modèle de force dans le Concert des Nations : Enfin un homme qui tient bon.

    Le front ukrainien est un bon exemple de cette lutte pour le droit à une autre vision, à une autre pensée. Vladimir ne plie pas face aux menaces, ne recule pas devant l’escalade, non : Vladimir regarde l’Occident droit dans les yeux et refuse de soutenir les « libérateurs » de Maidan. Poutine refuse de considérer cette révolution comme émancipatrice pour les Ukrainiens. Pourquoi soutenir un mouvement qui a été impulsé par des groupes fascistes ? On sait aujourd’hui que, si la révolution a pu être, durant ses premières heures, ingénues et pleines d’intentions lumineuses, elle a été très vite récupérée par des groupes qui se qualifient eux-mêmes de néo-nazis. Pourquoi devrait-on forcément soutenir ceux-là, qui rêvent à une Grande Ukraine en soumettant la partie Est de leur pays, en leur refusant leur différence culturelle, en condamnant leur russophilie ? Il suffit de regarder le président ukrainien nouvellement élu pour comprendre à quel point cette révolution a été volée au peuple : un docile notable, atlantiste, washingtonien, qui s’exécutera en silence. Une marionnette qui ne ressemble que trop à celle que les administrations américaines ont placée en Amérique du Sud et aux Caraïbes pour étendre leur zone d’influence. Poro Porochencko, peu connu du grand public, est un industriel milliardaire, ex-président du conseil de la Banque centrale Ukrainienne et ex-ministre. Peu populaire car peu connu, le choix du peuple a pour toile de fond un bureau ovale et le désir des puissants venus d’Amérique. Comment de la révolte d’un peuple peut naitre un leader du sérail, social-démocrate et libéral ? Comment la France, vaillamment emmenée par Bernard Henri-Lévy, peut-elle applaudir des deux mains le choix de ce pantin, considéré si naïvement comme le gardien des doléances de la Révolution ? Ce que l’occident n’ose faire, de peur de mettre en colère le leader du monde libre, Poutine le fait sans vaciller.

    Bien sûr, la position de la Russie est aussi dictée par des impératifs stratégiques. Car la nomination de Porochenko à Kiev s’accompagne de l’autorisation pour l’armée américaine, de déployer dans le pays, des troupes et des lanceurs de missiles. En sachant cela, les médias décident quand même de caricaturer le dirigeant russe en conquérant aux dents longues. Hilary Clinton a même menacé le Kremlin de révéler des documents prouvant la présence de troupes russes en Ukraine. On se souvient comment Colin Powell avait agité à l’ONU, une petite fiole remplie d’un liquide jaunâtre, preuve irréfutable de la présence d’armes de destruction massive sur le sol iraquien. Nous ne devons pas oublier que les Etats-Unis est le pays le plus militarisé du monde : son budget militaire représente autant que les dépenses de tous les autres pays additionnées dans ce domaine (680 milliards de dollars par ans contre 52 milliards pour la Russie). En 2011, l’armée américaine disposait de plus de 200 000 hommes répartis entre l’Afghanistan et l’Irak, 53 000 hommes en Asie et 80 000 en Europe. Selon l’ONU toujours, la Russie disposait la même année hors de son sol, de 537 hommes et 52 observateurs militaires dans le cadre de missions internationales en Afrique et en Asie. En voulant étendre encore les frontières de l’OTAN, l’Amérique menace clairement les intérêts russes et montre sa soif de domination militaire.

    Poutine et le contre-atlantisme.

     

    Nous ne pouvons plus tolérer de nous faire donner la leçon par l’Amérique triomphante. Notre peuple, souverainement et en toute indépendance doit répondre à l’appel de l’Histoire, sans plus jamais se courber devant la puissance américaine. Nous ne pouvons plus supporter de nous voire dicter une prétendue bienpensance contre «l’axe du mal». Ce que fait Poutine en Russie n’est pas hors de notre portée. La voix de la France n’est plus celle du message des Lumières ou d’une puissance coloniale. Elle est celle du porte-voix des insoumis. La France gaullienne et résistante, en guerre contre toute les oppressions et toutes les pensées uniques. Nous en avons la puissance militaire, la solidité économique, la force culturelle et la légitimité historique. Le rang de la France n’est pas celle d’un chiot docilement trainé par son maitre : ne soyons pas de cet occident asservi.

    Il incombe aux Français de recouvrer leur autorité sur notre politique extérieure, sur la place de notre pays dans le monde. Pourquoi ne pas faire en France ce que Poutine fait en Russie ? Redevenons des alliés souverains, des indomptés, des résistants. L’Atlantisme n’est pas notre politique et ne doit plus nous être imposé.

    Coron.

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Juin 2014 à 00:07

    le retour d'un tzar est-il l'idéal????

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